La Paella de mon Papa
Personne ne s'est jamais demandé dans ma famille d'où venait mon (très...) léger surpoids. Mon premier livre de recette, offert par pépé René vers mes 8-9 ans, me sert encore quand les pages ne sont pas collées à l'oeuf ou la liste des ingrédients tachée de chocolat. Puis à la bibliothèque j'empruntais toujours les mêmes livres, de recettes (non je suis de mauvaise foi, il y avait également un livre sur des parodies de chansons "à la noire fontaine m'en allant promener j'ai trouvé l'eau si laide que j'me suis bouchée l'nez..." heureusement que le sens de l'humour évolue avec le temps...). Et puis je suis tombée sur mes vieux cahiers d'expression écrite et de poésie où mes meilleures notes sont attribuées à des inventions culinaires comme les cuisses de grenouilles au chocolat, les tartelettes de Mamie Marcelle et bien évidemment la Paella de mon papa.
Alors venons-en à la paella ... presque aucune objectivité de ma part. C'est une recette familiale héritée de mon grand-père espagnol, José. Mais c'est pas moi qui le dit (moi je me contente de le penser) il paraît que c'est la meilleur du monde. Elle est belle, elle est colorée et elle sent bon (meilleure que la noire fontaine. HAHA). Et puis pour illustrer l'infime part de bonne foi concernant cette délicieuse exécution je laisse les gens qui l'ont dégustée en dire le bien qu'ils en pensent et je vous joins ce magnifique poème à la manière du "Melon" de Marc-Antoire de Saint-Amant.
Ni les nouilles froides de la cantine
Ni les petites clémentines
Ni les croquettes grandes comme un doigt
Ni les petits pois
Ni la quiche sucrée
Ni les sandwiches trop salés
Ni le goût des frites cartonnées
Ni les côtes de porc moutarde
Ne sont que repas amers ou froids
Au prix de cette paella
Honneur de mon papa.
Moi-même, CM2.